Le Grenoble Jazz Festival nous témoigne une fois de plus son amour pour le jazz norvégien en nous proposant de découvrir un nouveau groupe venu du froid, le trio Bol.
Dès les premières notes du concert, on reconnaît immédiatement les résonances typiquement norvégiennes. C’est qu’à force d’être fidèle au rendez-vous, on finit par avoir l’oreille experte en sonorités nordiques ! En effet, la Norvège semble avoir développé dans la musique jazz un style bien à elle. Entre son électronique, voix envoûtante et recherche d’accords authentiques inspirés des murmures de la nature.
Et une fois de plus, le plaisir est au rendez-vous.
Les musiciens du groupe Bol s’en donnent à cœur joie pour nous transmettre cet héritage. Ces drôles d’oiseaux prennent un réel plaisir à jouer pour la première fois en France et à nous faire découvrir leur univers. Les trois complices s’amusent à nous composer une musique à la fois douce et énergique, tantôt mélodieuse et tantôt dérangeante. Chaque chanson finit par se muer en véritable tableau musical, nous emportant dans des histoires que nous ne pouvons comprendre (barrière de la langue oblige). Mais la magie de l’universalité de la musique opère et elle ne nous laisse jamais au bord de la route, tour à tour transportée par l’énergie ou par la mélancolie.
Tone Åse (voix, électronique) a une longue expérience vocale, du chant classique aux expérimentations les plus audacieuses. Avec son groupe, elle utilise l’électronique afin d’élargir les possibilités de la voix. Loin de jouer les stars, elle s’installe aux côtés de Ståle Storløkken (clavier, sample) et Tor Haugerud (batterie, percussions) qui l’accompagnent dans cette aventure. Avec ces musiciens connus pour leur approche originale de la musique, le trio nous offre une union musicale parfaite.
Et étrangement, après chaque morceau, avant d’applaudir, le public grenoblois, le souffle coupé, ose à peine rompre le silence qui semble prendre ici une nouvelle dimension et faire partie intégrante du tableau.