Un concert pluridimensionnel qui ouvre de multiples horizons : les réseaux artistiques se questionnent pour une seule et unique réponse, un voyage universel au sein du monde sud-africain. Autant dire une démonstration en temps réel des vertus du métissage.Le montage photo de Jürgen Shadeberg, admirable diversité de scènes prises sur le vif, accompagne et est sublimé par la musique des deux groupes, qui sans mots en dit plus long que tous les discours. Les membres du Workshop de Lyon et ceux de Heavy Spirits exploitent avec bonheur leurs différences d´âge et de couleur, et les deux formations fonctionnent en parfaite synchronisation.
Le groove chaleureux de la basse électrique de Vincent Molomo répond aux audacieuses expérimentations de Jean Bolcato sur sa contrebasse, les batteries de Garland Selolo et Christian Rollet se complètent lors d´un intense dialogue que vient rehausser la puissance des saxophones de Paul Vranas et Jean-Paul Autin et de la trompette de Gershwin Nkosi.La musique, entre écriture complexe et improvisation toujours maîtrisée, donne aux images un sens profond qui parle à la sensibilité du spectateur plus qu´à sa raison ; à moins que ce ne soient les images qui illustrent la musique, images dont les thèmes variés - politiques, intimes ou sociaux - dressent un panorama saisissant de cinquante ans d´histoire sud-africaine… Images et sons deviennent indissociables : la synesthésie opère.
Cette étonnante création qu´est Lighting up ! délivre un message éloquent, et le spectateur sort de la salle les yeux et les oreilles grands ouverts sur le monde grâce aux talents des musiciens et du phototgraphe, a priori hétérogènes mais qui finalement parlent un même langage : celui des sons et des images du monde entier. le 19/03/2004