C´est dans le magnifique cadre du Musée de la Révolution à Vizille que Gérard Marais (guitare) et Yves Robert (trombone) présentent ce qu´est selon eux " le jazz du troisième millénaire " et peut-être une Révolution…
Alors que la guitare de Gérard Marais oscille imperceptiblement entre l´acoustique et l´électrique, le trombone d´Yves Robert inspecte la sonorité de la salle passant des bruissements , à peine perceptibles, aux sons au limite du supportable.
L´improvisation de ces deux jazzmen français est pour le moins étonnante, ils n´hésitent pas à introduire des " bruits " dans leur présentation, laissant tomber des objets ou utilisant des matériaux comme le verre ou le cuivre pour explorer les différentes facettes de leurs instruments.
Une improvisation innovante et maîtrisée, qui a marqué le public. Les auditeurs avertis trouvèrent le concert " marquant ", quant aux néophytes ils furent " surpris par la maîtrise de l´instrument ".
Cette année encore le château de Vizille aura été investi par le Grenoble Jazz Festival pour deux concerts dominicaux. C´est en famille que le public s´est déplacé, certainement au détour d´une promenade dans le parc, pour écouter le pianiste Luc Plouton au troisième étage du château. La salle est imposante : tapissée de rouge et ornée de portraits de glorieux aïeuls, elle permit aux auditeurs attentifs de suivre dans une atmosphère finalement confidentielle un solo de piano jazz. Contraste étonnant avec un cadre plutôt assimilé à la musique classique ou baroque…
Pourtant le résultat n´avait certes rien de choquant, car le style réservé du pianiste s´intégrait très bien à l´environnement : ses compositions personnelles et les morceaux qu´il a choisi d´interpréter ont tous été traités avec beaucoup de finesse et de délicatesse. Plouton laisse les prodiges techniques et virtuosités éblouissantes à d´autres, personne ne s´en plaindra, car le lyrisme aussi sait émouvoir…